J’ai choisi une feuille d’arbre, l’ai observée, ai étudié ses lignes et nervures. Elle m’a rappelé un plan. Je suis donc partie dans la ville et me suis baladée en ayant pour guide le chemin de la nervure, un voyage au tracé aléatoire. Pour garder des traces, j’ai dessiné et photographié les plantes que j’ai croisées, comme si je récupérais des graines que je pourrais ensuite semer.

J’ai repéré trois types de plantes : celles plantées par la ville, celles laissées par la ville et les herbes folles, l’ensemble du « tiers paysage » cher à Gilles Clément. J’ai enfin tracé une carte qui entremêle le plan de Paris et les nervures de la feuille. Cette carte est un lieu hypnagogique. Elle trace un plan qui peut être ensuite parcouru par d’autres qui, à leur tour, dessineraient, emmèneraient mes graines, c’est l’anémochorie.